Il était une fois…durant la préhistoire
des hommes qui vivaient ici et cultivaient la terre. On a retrouvé leurs outils en pierre taillée datant du Néolithique, ainsi qu’un imposant polissoir exposé aujourd’hui sur la petite place devant la boulangerie et qui témoigne de cette lointaine époque.
Il était une fois…durant l’Antiquité
une villa romaine du nom d’Umblevilla, ou le domaine d’Amala.
Un joli mot féminin issu du nom de femme Amala et qui associé au mot romain villa, signifie ferme, domaine.
Puis le nom a évolué, s’est modifié et à la fin du XIIIe siècle, est devenu définitivement : Amblainville. Et à la villa de l’Antiquité a succédé une seigneurie.
Il était une fois …au Moyen-Age
une seigneurie d’Amblainville
dont témoigne encore rue du Pavé, l’ancienne Maison de justice du XIIIe siècle, avec sa tour carrée du XIVe. Selon la légende, Saint Louis y aurait rendu justice. Il est plus probable que ce nom rappelle plus simplement le droit médiéval des seigneurs de rendre justice sur leurs terres.
Du Moyen-Age, date aussi le Prieuré bénédictin Saint Pierre. Fondé au XIIe siècle, il a appartenu à l’Abbaye bénédictine Saint Martin de Pontoise. On y découvrit en 1835 quatre-vingts sarcophages. Devenu une ferme, le Prieuré abrite aujourd’hui des logements.
Du Moyen-Age date également l’église Saint-Martin et son très haut et spectaculaire clocher pointu. Les fondations de l’église, édifiée sur une éminence du village, remontent au XIe siècle. Agrandie au 16e et au XIXe siècle, elle est classée Monument Historique depuis 1982. Parmi ses principales curiosités : La chaire et le confessionnal ciselés dans la pierre et cette reproduction de la grotte de Lourdes, réalisée à la fin du XIXe siècle (À lire : l’ouvrage : Église Saint-Martin d’Amblainville, 36 pages illustrées de photographies, éditions l’Agorathèque 2010, collection Rencontre avec un lieu de patrimoine. En vente à la mairie et à la bibliothèque d’Amblainville 6€).
Il était une fois en septembre 1493…
Le célèbre Pas des Armes de Sandricourt.
2000 personnes participèrent à ce tournoi organisé par Louis de Sandricourt sous les murs du château de Sandricourt et dans la forêt voisine. Une foule nombreuse était présente, beaucoup d’installations furent nécessaires (chambres, cuisines, étables…) et tous les métiers qui pouvaient être utiles étaient rassemblés. On en sait plus sur cet événement grâce à l’ouvrage publié par A. Vayssière, élève de l’Ecole des Chartes d’après un manuscrit de la Bibliothèque de l’Arsenal et édité par Léon Willem, éditeur à Paris, en 1874. Ce document est publié d’après un manuscrit du XVe siècle. Il s’agit du récit du héraut d’armes du duc d’Orléans qui relate les nombreux combats qui se donnèrent pendant huit jours. Le texte nous donne non seulement de nombreuses informations sur le château de Sandricourt, mais il nous montre également un bel exemple des occupations de la noblesse française au XVe siècle. On sait que les combats, à pied ou à cheval, avec des lances et des épées, se déroulèrent à quatre endroits différents. Après les combats, il y eut un grand banquet. Pour les nobles, les tournois étaient une façon importante de se divertir en temps de paix.
Il était une fois …au XIXe siècle
un village dont la principale activité est l’agriculture.
En 1837, on dénombre 1834 hectares de terres labourables. Ce territoire très étendu est divisé en plusieurs grandes exploitations où domine la culture de céréales. L’autre activité économique d’Amblainville est la fabrication d’objets en os et surtout en nacre : éventails, jetons, dés, dominos et boutons. En 1900, cette industrie est même une sorte de monopole de la région de Méru et une activité prospère grâce à la mode et à la clientèle parisienne. Mais pour faire face à la concurrence, les patrons imposent une baisse des salaires, parfois jusqu’à 30%.
En 1909, c’en est trop pour les ouvriers exploités. Un profond mouvement de révolte enflamme toute la région de Méru et conduit des milliers de boutonniers à la grève et la manifestation. Le gouvernement Clémenceau envoie la troupe pour réprimer le mouvement. Joffre, futur maréchal de France et vainqueur de la Marne, vient en personne superviser la répression. Le mouvement populaire ne faiblit pas et les patrons doivent céder. Mais dès 1910, les ateliers asphyxiés par la concurrence étrangère commencent à fermer, les uns après les autres. La première guerre mondiale, de 1914 à 1918, porte un coup décisif à l’industrie boutonnière de la région de Méru. Le musée de la nacre et de la tabletterie installé à Méru dans une ancienne fabrique témoigne de ce passé ouvrier.
Il était une fois… en 1943
Nous sommes le 30 décembre, la France est en guerre. Une Forteresse Volante de la 8e Air Force américaine survole la région avec à son bord dix hommes. L’artillerie allemande fait feu, l’avion est touché et s’écrase à proximité de la Ferme du Coudray, sur la commune d’Amblainville. Quatre soldats sont tués. Inauguré en juin 2001, en présence de l’unique survivant, un Mémorial situé en bordure du chemin de la Reine Blanche, sur la route qui relie Amblainville à Hénonville, rend hommage à l’équipage.
Il était une fois…en 2009
Un magnifique ensemble de sculptures de marbre, chef-d’œuvre du 17e siècle réalisé par François Girardon, le sculpteur préféré de Louis XIV. Ces Bains d’Apollon de Versailles ornent une grotte artificielle du parc de Versailles, mais leur état nécessite une restauration, et surtout leur mise à l’abri, et leur remplacement dans les jardins par des copies. C’est chose faite. Et c’est à Amblainville que ces copies en résine et poudre de marbre de Carrare ont été réalisées par les ouvriers de la Société de décoration et de moulage, spécialisés dans les moulages des copies du musée du Louvre. Des artisans d’art qui resteront pourtant inconnus des sept millions et demi de visiteurs qui franchissent chaque année les grilles du château de Versailles et viennent admirer le parc et sa statuaire monumentale.
Il était une fois…en 2009
la création du Festi’Mots par tout un village de 1 800 gourmands de mots, les bons-mots, les mots-doux, les jeux-de mots, les gros-mots, les mots-croisés, les mots-fléchés, les mots clés, les mots de passe, les mots d’amour, les mots-bleus, les mo-tus et bouche cousue, les mots de tête...mais pas ceux qu’on croit, les autres, pas douloureux, ceux qui animent la pensée, créent de la poésie, écrivent des contes, permettent de s’écrire, de se parler, de se comprendre, de réunir les hommes issus de toutes les cultures du monde et de nous projeter ensemble dans l’avenir….
Le Festi’Mots est organisé chaque premier week-end de mai (Consulter la rubrique « Culture-Loisirs / Festi’Mots »)
Il était une fois… Amblainville et ses hameaux
Principal hameau d’Amblainville, Sandricourt est une autre ancienne seigneurie ayant appartenu à la famille d’Hédouville . Elle va faire beaucoup parler d’elle, en septembre 1493, en organisant le célèbre tournoi du Pas d’armes de Sandricourt. Il attire toute la noblesse des environs et une affluence prodigieuse de curieux venus assister à ces combats à pied ou à cheval, avec lances et épées, et qui se déroulent durant plusieurs jours, au pied de la forteresse médiévale. Le seul vestige de la seigneurie de Sandricourt est un pigeonnier, situé à proximité de l’Allée dite de la Marquise, une longue et majestueuse allée de hêtres, inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1991.
L’actuel château est un élégant corps de bâtiment, construit au XIXe siècle au fond d’une vaste cour d’honneur bordée de communs et d’une chapelle datant de la fin du moyen-âge. Toute une lignée de Saint-Simon, marquis de Sandricourt, le possède jusqu’en 1755, où le marquisat est vendu à Catherine-Auguste de Banne, marquise d’Avéjan, fille unique (restée célibataire) de Louis de Banne, qui devient titulaire de cette baronnie en 1767. C’est elle et son neveu le comte de Banne qui construisent la demeure que nous voyons en remplacement de l’ancienne forteresse médiévale détruite au XIXe siècle. Elle meurt dans son château de Sandricourt, le 19 août 1767 et la baronnie d’Avéjan passe à Pierre de Banne, seigneur de Montgros. Presque tout le XIXe, Sandricourt est aux Beauvoir qui rendent la chasse fameuse. Le parc du domaine de Sandricourt est dessiné entre 1880 et 1900 par Henri et Achille Duchêne, deux architectes paysagistes (père et fils).
Au XXe, la propriété est rachetée et considérablement agrandie par le milliardaire américain Monsieur Goelett. Pendant la seconde guerre mondiale, les bois de Sandricourt sont occupés par les nazis et leur état major. Ils servent de rendez-vous de chasse pour les officiers supérieurs qui viennent y chasser (Goering lui-même grand chasseur, y fait un séjour à cette époque).
À quelques kilomètres d’Amblainville, la Ferme de la Trinité est une ancienne dépendance de l’Abbaye Saint Martin de Pontoise, où subsiste une chapelle gothique du XIIe siècle dont le chœur rectangulaire est décoré de lancettes ornés et d’un triplet, tout à fait analogue à celui de l’église d’Amblainville. Elle est inscrite partiellement à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
La Ferme du Fays aux Anes est une ancienne seigneurie, dépendance de l’Abbaye Notre Dame du Val à Mériel dans le Val d’Oise. Elle appartenait autrefois à l’ordre hospitalier des trinitaires qui s’était spécialisé dans le rachat des prisonniers chrétiens tombés aux mains des infidèles. En signe de pauvreté, les moines ne pouvaient se déplacer qu’avec des ânes, d’où le nom de la ferme.